Le projet de loi sur le droit des étrangers en France adopté en première lecture le 23 juillet 2015 et profondément modifié par le Sénat (à majorité de droite), a été adopté en nouvelle lecture à l’assemblée nationale ce 26 janvier 2016.
Passé à la commission paritaire composée de nombre égal de députés de gauche et
de droite, celle-ci n’a pas pu trouver un compromis. Il existe de profondes
divergences entre la vision de la gauche et de la droite sur la question de
l’immigration et des étrangers en France.
En effet, beaucoup de sujets divisent : l’instauration de quotas d’étrangers admis en France, remplacement de l’AME, regroupement familial, parents étrangers d’enfant malade, la carte pluriannuelle, la création d’un nouveau mode d’accès à la nationalité française, ainsi que, la suppression de l’obligation de solliciter lune autorisation de travail pour certains étrangers venant séjourner en France pour de courses durées (moins de 3 mis)…etc. Ce projet de loi comporte également un volet relatif aux mesure d’éloignement, de rétention….La majorité a décidé de rétablir le délai de 48h (applicable avant) afin que l’étranger faisant l’objet d’une mesure de rétention puisse être présenté devant un juge des libertés et de la détention.
Nombre de ces durcissements l’ont été par les amendements du Sénat. Mais la majorité des dispositions votées en première lecture ont été rétablies par la commission des lois de l’assemblée nationale.
En effet, beaucoup de sujets divisent : l’instauration de quotas d’étrangers admis en France, remplacement de l’AME, regroupement familial, parents étrangers d’enfant malade, la carte pluriannuelle, la création d’un nouveau mode d’accès à la nationalité française, ainsi que, la suppression de l’obligation de solliciter lune autorisation de travail pour certains étrangers venant séjourner en France pour de courses durées (moins de 3 mis)…etc. Ce projet de loi comporte également un volet relatif aux mesure d’éloignement, de rétention….La majorité a décidé de rétablir le délai de 48h (applicable avant) afin que l’étranger faisant l’objet d’une mesure de rétention puisse être présenté devant un juge des libertés et de la détention.
Nombre de ces durcissements l’ont été par les amendements du Sénat. Mais la majorité des dispositions votées en première lecture ont été rétablies par la commission des lois de l’assemblée nationale.
Cette nouvelle
loi ne concernera les ressortissants algériens qu’en partie, ces derniers étant
régis par l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié. Ils seront donc
concernés par les mesures relatives aux
procédures d’éloignement, mesures de rétention et d’assignation à résidence…etc.
En ce qui
est des étudiants étrangers, hors algériens donc, la mesure « phare »
pour le gouvernement socialiste est la carte pluriannuelle.
– Délivrance d’une carte pluriannuelle au lieu d’une carte d’un an
A l’issue d’une année de séjour, sous couvert d’un visa valant titre de séjour
et d’un titre de séjour temporaire, certains étrangers peuvent obtenir un titre
de séjour dont la durée maximale est de 4 ans. Elle porte la mention du motif
du séjour « salarié, entrepreneur, étudiant… ».
Tout au long de sa période de validité, des contrôles peuvent être effectués sur la réalité et le sérieux des études suivies.
Tout au long de sa période de validité, des contrôles peuvent être effectués sur la réalité et le sérieux des études suivies.
Les préfectures
peuvent désormais demander des informations de toutes natures auprès des
administrations publiques et privées (Banque, Caf, assurance maladie…). Ce qui
pose, pour certains députés, un problème d’atteinte à la vie privée des
étrangers.
Il est à
rappeler donc que cette carte de séjour pluriannuelle peut être retirée si son
détenteur ne continue pas de remplir les conditions de sa délivrance avant son
expiration.
Par ailleurs, l’étranger peut demander le changement de statut avec cette carte pluriannuelle, la nouvelle portera la mention demandée « étudiant à salarié » par exemple.
Ce nouveau dispositif permettra incontestablement de réduire les passages en préfectures.
Par ailleurs, l’étranger peut demander le changement de statut avec cette carte pluriannuelle, la nouvelle portera la mention demandée « étudiant à salarié » par exemple.
Ce nouveau dispositif permettra incontestablement de réduire les passages en préfectures.
Il est
incontestable qu’en termes d’économie de temps et de déplacements sera au
rendez-vous avec cette nouvelle carte longue durée. Les préfectures enregistrent
annuellement 5 millions de passages par an pour 2.5 millions d’étrangers
(moyenne de deux passages par an et par étranger). Elle bénéficiera dans ce
sens aussi bien aux étrangers qu’aux préfectures. Mais en dehors de cet apport
de forme, il faut rappeler qu’elle ne changera strictement rien du tout au
problème de fond, de droit au séjour, qu’affrontent quotidiennement les
étudiants étrangers.
– Plus de visite médicale à l’OFII
Les étudiants primo-arrivant sont jusqu’au là obligés de passer une visite
médicale obligatoire auprès de l’Office Français de l’Immigration et de
l’Intégration avant de retirer leur premier titre de séjour. Désormais cette
visite sera effectuée au niveau de l’université, qui est chargé du suivi
sanitaire de tous les étudiants (français et étrangers). Les étudiants
gagneront en temps et en tracasseries administratives.
– Possibilité d’exercer une activité non salariée avec une APS
L’article L311-11 du Ceseda concernant les autorisations provisoires de séjour
a encore une fois été amélioré. En effet, prévu dans la loi de 2006 pour une
durée de 6 mois, elle a été portée en 2014 à une année. Avec la loi en cours
portant sur la réforme du droit des étrangers, l’APS permettra désormais
l’exercice d’une activité professionnelle non salariée alors que jusqu’au là
elle était limitée à l’exercice d’une activité salariée.
Concrètement les étudiants présentant un projet d’entreprise réel et sérieux peuvent prétendre à la carte pluriannuelle « entrepreneur » qui deviendra ensuite (si maintenue) une carte de résident.
Concrètement les étudiants présentant un projet d’entreprise réel et sérieux peuvent prétendre à la carte pluriannuelle « entrepreneur » qui deviendra ensuite (si maintenue) une carte de résident.
Comme
indiqué, les ressortissants de nationalité algériens sont exclus de ce
dispositif. L’accord franco-algérien de 1968 présentent certes des désavantages
mais présentent également plusieurs avantages en ce qui est du regroupement
familial, du séjour en tant que commerçant, de l’accès à la carte de 10 ans, de
la régularisation pour dix ans de présence en France, du mariage avec un
conjoint français….etc. Une nouvelle négociation de l’accord ne ferait –elle pas
disparaitre leur statut particulier ? C’est le futur qui le dira, ce qui
est sûr est que les autorités algériennes ne sont pas en position de force pour
mener une négociation. Aucune carte à jouer au vu de sa situation économique
désastreuse.